Le conseil d'administration de la banque espagnole Sabadell a rejeté l'OPA hostile de son rival BBVA, estimant qu'elle sous-évaluait "très significativement" la banque, et a recommandé à ses actionnaires de ne pas l'accepter, a annoncé le groupe vendredi.

( AFP / JOSE JORDAN )
Les dirigeants de Sabadell, quatrième banque d'Espagne, avaient déjà exprimé leur désaccord avec l'OPA de BBVA annoncée il y a presque un an et demi, la jugeant très insuffisante, mais c'est à présent le conseil d'administration qui a émis un rapport critique sur l'opération, lancée lundi dernier et qui durera un mois.
"Le prix de l'offre ne reflète pas adéquatement la valeur intrinsèque des actions de Sabadell, sous-évaluant très significativement le projet", a estimé le conseil dans le rapport publié ce vendredi.
L'OPA "dégrade la valeur pour les actionnaires de Sabadell", c'est pourquoi "le conseil à l'unanimité rejette l'offre et considère donc que la meilleure option pour les actionnaires (...) est de ne pas l'accepter", a-t-il affirmé.
BBVA, deuxième banque espagnole avec plus de 78 millions de clients dans 25 pays et une forte implantation en Amérique latine, surtout au Mexique, évalue son offre, qu'elle entend réaliser pour partie en actions et pour partie en cash, à environ 15 milliards d'euros, selon les cours actuels.
Sabadell, qui cherche à faire échouer l'OPA, a vendu sa filiale britannique TSB à Santander pour 3,1 milliards d'euros et a promis une rémunération record à ses actionnaires, grâce notamment à cette cession.
Fondée en 1881 dans la ville proche de Barcelone qui lui donne son nom, Sabadell appartient à une multitude d'investisseurs, mais aucun d'entre eux ne détient plus de 7 % du groupe, ce qui rend le résultat de l'offre hostile imprévisible. Cette OPA prend fin le 7 octobre.
En cas de succès, l'opération donnerait naissance à un grand acteur du secteur, ce qui a suscité des réticences au sein du gouvernement espagnol de gauche, qui craint que le mouvement puisse réduire la concurrence dans le secteur.
Le gouvernement du socialiste Pedro Sánchez a de fait imposé des conditions strictes à l'opération, comme le fait que les deux entités doivent fonctionner indépendamment pendant au moins trois ans.
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer